Échanges de courriers à propos de la chorale du collège Alpilles Durance (Rognonas, Bouches-du-Rhône)

Publié par PSY

Échanges de courriers à propos de la chorale du collège Alpilles Durance (Rognonas, Bouches-du-Rhône)

1 - Le mail envoyé en août 2021 au nom du collectif PROTEC :
- au directeur du collège Alpilles Durance, ainsi qu'à la chargée d'accueil, l'assistante de prévention et de sécurité et la chargée de vie scolaire,
- au directeur interdiocésain de l'enseignement catholique Aix-Digne-Gap, ainsi qu'à l'archevêque d'Aix et d'Arles.

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Madame, Monsieur,

Nous avons eu connaissance, par des militants anti-corridas, de l'information suivante, qui ne circule pas pour l'instant sur les réseaux sociaux.

Des collégiens de la chorale de l'établissement Alpilles Durance de Rognonas doivent chanter lors de la corrida du 12 septembre après-midi à Arles. 
Tous en chœur, sous la direction de leur professeur Elisabeth Colineau, ces jeunes élèves de 11 à 15 ans accompagneront donc des animaux vers une agonie cruelle.
 
La tauromachie sanglante est un sujet polémique et clivant. Les trois quarts des Français sont favorables à la suppression des corridas, et encore plus nombreux sont ceux qui souhaitent l'interdiction de l'accès des mineurs à celles-ci (1).
Le collège Alpilles Durance veut-il créer des tensions entre les enseignants, entre les parents d'élèves, entre les élèves ?
 
Des psychologues et des psychiatres réclament qu'on éloigne les enfants de la violence de la tauromachie, tant pour préserver leur équilibre psychique que pour ne pas légitimer une violence gratuite au prétexte d'une tradition culturelle (2).
Le collège Alpilles Durance veut-il déstabiliser ses jeunes élèves ?


Le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU, en charge de vérifier l'application de la Convention internationale des droits de l'enfant, a expressément recommandé aux pays où se pratiquent des corridas d'en tenir les mineurs à l'écart en raison de leur violence. La France a ainsi fait l'objet de cette recommandation en janvier 2016 (3).
Le collège Alpilles Durance, et le diocèse d'Aix dont il est sous la tutelle, veulent-il prendre le risque de réveiller les préoccupations suscitées par les abus de mineurs de la part de personnes et d'institutions placées sous l'autorité du Vatican, tel que recensés par le Comité des Droits de l'Enfant dans son rapport sur le Saint-Siège en février 2014 (4) ?

 
Dans l'attente d'une réponse de votre part, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos sentiments distingués
 
Jean-Paul Richier - praticien hospitalier, psychiatre - Au nom des 120 psychiatres et psychologues du collectif PROTEC (Protégeons les Enfants des Corridas)
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1 : voir par exemple l'enquête d'opinion de l'IFOP en date de décembre 2019 
2 : cf la Motion du collectif PROTEC, les Argumentaires, la Bibliographie 
3 : Observations finales concernant le cinquième rapport périodique de la France
4 : Observations finales concernant le deuxième rapport périodique du Saint-Siège. Ces préoccupations ont été complétées par des communications de rapporteurs spéciaux du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU en avril 2019 puis en avril 2021, qui pointaient notamment l'obstruction et le manque de coopération de la part de l'Église catholique.
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2 - Le mail de réponse (2 sept 2021) du directeur du collège Alpilles Durance au collectif PROTEC ainsi qu'à une militante anti-corrida qui l'avait également sollicité :

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Madame, Monsieur,

Très occupé à préparer la rentrée scolaire, je prends toutefois quelques minutes pour vous répondre à cette heure matinale, seul moment de libre dont je dispose en ce début d’année très chargé pour bien d’autres contraintes.

L’action dont vous faites allusion s’inscrit dans une sphère privée, en lien avec l’équipe des organisateurs des arènes d’Arles qui travaille en lien avec l’éducation nationale, un responsable de l’observatoire des manifestations taurines, en collaboration avec un directeur d’école de musique, un chef d’orchestre, plusieurs artistes, dont une soprano. C’est donc bien dans une sphère totalement privée, que se déroulera cette action et non sous couvert de notre établissement.

Par ailleurs, aucune convention n’a été signée entre notre établissement et les organisateurs de cette action. Par conséquent, le nom de notre établissement n’apparaitra pas en tant qu’organisateur ni en tant que participant à cette action. 

Toutefois, je laisse à certains parents d’exercer leur totale liberté de faire le choix de l’éducation qu’ils souhaitent donner à leurs enfants. C’est donc dans cette espace de liberté d’action que certaines familles, dont des parents d’élèves, ont fait le choix d’accompagner leurs enfants et de participer avec eux à cette action.

En tant que citoyen, en tant que personne physique, et surtout en tant que chef d’établissement, je laisse ces adultes responsables et libres, de choisir l’éducation qu’ils souhaitent pour leurs enfants. Ces mêmes parents, attachés aux traditions de la culture occitane prennent visiblement soin d’accompagner leurs enfants dans cette démarche.

C’est donc à ces quelques familles que s’adresse votre message et non à notre institution scolaire.

J’ai donc pris soin de transmettre vos messages aux familles concernées et laisserai ces derniers la totale liberté de vous faire ou pas une réponse. Je laisse également aux différentes instances à qui vous avez adressé votre message de vous répondre ou pas.

Il est fort dommage que votre action se limite au militantisme, par une action qui consiste à s’opposer et à imposer votre point de vue sans aucune proposition sur la partie éducative. Dans l’enseignement catholique nous sommes très engagés et défendons plusieurs causes de manière très concrète et très efficace, sans pouvoir être sur tous les fronts. Le but étant d’instruire, de former, et d’éduquer la personne dans toute sa globalité, par l’écoute, le dialogue, l’aide et l’accompagnement nécessaires, afin d’en faire des personnes responsables, libres, ouverts, tolérants, capables de réfléchir, de choisir, de construire et de réussir leur vie dans le respect de la Vie et de la liberté d’autrui.

Je vous souhaite une bonne journée.

Cordialement.

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3 - La réponse du directeur interdiocésain de l'enseignement catholique pour Aix, Digne et Gap, datée du 31 août mais adressée par mail le 6 septembre 2021 (avec l'archevêque d'Aix et d'Arles en copie) : cliquer sur le lien ci-dessous pour consulter le fichier joint qui accompagnait son mail.

Échanges de courriers à propos de la chorale du collège Alpilles Durance (Rognonas, Bouches-du-Rhône)
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