Après le Portugal et la Colombie, le Mexique !
Le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU, après avoir attiré l'attention sur les mineurs qui assistent ou participent aux corridas au Portugal puis en Colombie, renouvelle ses préoccupations et ses recommandations à propos du Mexique.
Lors de sa 69ème session (18 mai - 2 juin 2015), le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU (Committee on the Rights of the Child : CRC) a finalisé ses rapports sur la situation des droits de l'enfant (c'est-à-dire des mineurs) dans plusieurs pays, dont le Mexique.
Les rapports ont été mis en ligne le 8 juin (en anglais pour l'instant).
Voici les conclusions concernant la corrida pour le Mexique :
« D. Violence à l’égard des enfants
[…]
Droit de l’enfant d’être protégé contre toutes les formes de violence
31. […] le Comité […] est également particulièrement préoccupé par :
[…]
(d) Le bien-être physique et mental des enfants qui sont formés à la tauromachie et participent à des corridas, et le bien-être mental et émotionnel des enfants qui assistent à des corridas et sont exposés à la violence de ce spectacle.
32. […] L'État partie doit aussi :
[…]
(g) Adopter des mesures pour appliquer l'interdiction concernant l'entraînement et la participation des enfants aux corridas, une des pires formes de travail des enfants, et prendre des mesures pour les protéger en tant que spectateurs, et faire prendre conscience de la violence physique et psychologique associée à la tauromachie et de ses effets sur les enfants. »
En janvier 2014, le CRC avait abordé la question à propos du Portugal.
En janvier 2015, c'était le tour de la Colombie.
Le Mexique est le plus grand pays taurin en termes de superficie (près de 2 millions de km2, soit près de 4 fois l'Espagne) et de population (120 millions d'habitants), et aussi l'un des plus actifs pour promouvoir la corrida au rang de patrimoine culturel immatériel.
Nous avions pointé, dans notre article à propos de la Colombie, que la préoccupation du CRC concernant l'impact des corridas sur les mineurs était d'autant plus marquante que les autres sujets de préoccupation ne manquent pas dans ce pays. On peut faire une remarque analogue pour le Mexique, classé 138ème sur les 162 du classement 2014 de l'Institute for Economics & Peace, à partir du Global Peace Index. On peut également consulter le site du ministère des Affaires étrangères français (onglet "Sécurité").
L'insécurité est notamment liée aux cartels de la drogue, ainsi qu'aux narcotrafiquants reconvertis dans l'enlèvement ou l'extorsion.
Encore un triste contre-exemple envers ceux qui vont répétant que la corrida permet à l'homme de canaliser ses pulsions agressives.