KIT DE RÉPONSES version abrégée
Ceci est la version courte du "kit de réponses" aux huit arguments les plus répandus prétendant justifier l'assistance ou la participation des mineurs aux pratiques tauromachiques sanglantes.
1. TRADITION : "C'est notre tradition, nous voulons pouvoir la transmettre à nos enfants"
- La réponse à l'argument de la tradition est lapidaire : pendant des siècles, dans certaines régions du monde, la lapidation a été un châtiment traditionnel public auquel les mineurs pouvaient assister, voire participer.
2. CULTURE : "C'est notre culture, nous voulons pouvoir la transmettre à nos enfants"
Par "culture", entendons ici les expressions artistiques ou festives au sens large.
- Une culture doit rassembler, pas diviser. la corrida est la pratique "culturelle" qui suscite les polémiques les plus virulentes dans tous les pays où elle est pratiquée, en Europe comme en Amérique latine.
- Toute culture doit être évolutive. Les valeurs que nous souhaitons transmettre aux enfants doivent s'inscrire dans l'évolution du monde.
- Les enquêtes d'opinion montrent qu'une majorité de citoyens est favorable à la suppression des spectacles tauromachiques sanglants dans le sud de la France, ainsi que dans l'ensemble des pays où ils sont encore pratiqués.
- Et ce sont les pays latino-américains eux-mêmes, pays de culture hispanique où la corrida s'est implantée bien avant la France, qui ont avancé le plus en matière d'interdiction aux mineurs.
3. LIBERTÉ : "Laissez-nous notre liberté, nous n'avons pas à nous faire dicter notre conduite"
- Depuis que les hommes se sont organisés en société, la liberté individuelle est soumise à des règles collectives sur ce qui est prescrit ou proscrit.
- Les règles évoluent avec les époques. Ainsi, fallait-il respecter la liberté des hommes qui aiment violenter les femmes ou abuser des enfants ?
4. AUTORITÉ PARENTALE : "C'est aux parents de décider la façon dont ils éduquent leur enfant, ceci relève de l'autorité parentale."
- L'autorité parentale n'est pas une autorité sans limite. La puissance publique impose ainsi un certain nombre de prescriptions (comme l'éducation scolaire) et de proscriptions (comme les violences éducatives).
- La réglementation française impose des limites à l'accès des mineurs aux spectacles cinématographiques ou vivants, dès lors que ceux-ci comportent des scènes de violence ou de sexe jugées excessives. Et ceci que les mineurs soient accompagnés ou non de leurs parents.
- La notion d'intérêt supérieur de l'enfant a été introduite par la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) de l'ONU, ratifiée par la France. Elle signifie que l'intérêt du mineur (l'enfant au sens de la CIDE) en tant que personne peut prévaloir sur l'autorité parentale.
- Ces dernières années (entre 2014 et 2018), le Comité des droits de l'enfant de l'ONU, chargé de vérifier l'application de la CIDE, a recommandé aux États où se pratique la tauromachie sanglante, dont la France, d'en tenir les mineurs à l'écart.
5. L'EXPOSITION AUX VIOLENCES SUR ÉCRAN : "Les jeunes sont exposés à bien d'autres formes de violences préoccupantes à la télévision, au cinéma, sur internet ou dans les jeux vidéos."
- La corrida met en scène une violence réelle, et directe, sans écran. Et les enfants savent faire la différence entre des violences fictives et des violences réelles.
- Les dispositions visant à protéger les mineurs des violences sur écran existent déjà, mais peuvent être difficiles à appliquer. En revanche, protéger les mineurs de la violence tauromachique est concrètement applicable.
6. UNE SOCIÉTÉ ASEPTISÉE : "Les bien-pensants veulent enfermer les enfants dans un monde aseptisé, la corrida est un combat où les toreros affrontent le taureau en face et s'exposent physiquement."
- Les mineurs sont confrontés bien assez tôt à la violence, à la souffrance, à la mort et aux vrais risques de l'existence normale, à commencer par les nombreux accidents de la vie courante, pour qu'il soit inutile de les mettre en scène dans une arène.
- Le taureau enfermé dans l'arène est manipulé par les toreros grâce à ses particularités physiologiques et éthologiques. Il ne s'agit pas seulement de le tuer, mais de lui infliger des blessures pendant vingt minutes avec une série d'instruments.
- Les toreros blessés chaque année en France se comptent sur les doigts d'une main, et seuls deux ont trouvé la mort en France au cours des cent dernières années. Et quand bien même, s'exposer à un danger dans le but de blesser et de tuer se réfère à des "valeurs" qu'on espérait disparues de notre société.
7. IL Y A PLUS IMPORTANT : "Il y a bien d'autres choses autrement plus graves qui peuvent traumatiser les jeunes ou les inciter à la violence."
- Cet argument s'appelle le sophisme du pire. La réponse va de soi : s'occuper des choses plus graves n'empêche pas de s'occuper des choses moins graves, et vice-versa.
8. OÙ SONT LES PREUVES : "Je n'ai jamais vu de jeunes traumatisés par la corrida, et je n'ai jamais vu de jeunes devenus violents à cause de la corrida."
- En ce qui concerne l'effet traumatique, il existe suffisamment de témoignages pour que ce risque soit avéré.
- En ce qui concerne l'accoutumance ou l'incitation à la violence, il s'agit d'abord juste d'une évidence. On peut clairement parler d'incitation à la violence en ce qui concerne les "écoles taurines", où les jeunes tuent des veaux avec une épée dès l'âge de 13 ans. Ensuite, les études portant sur les effets de l'exposition à la maltraitance animale chez les mineurs indiquent que ceux-ci vont avoir davantage tendance non seulement à maltraiter les animaux, mais également à harceler les autres jeunes, et à avoir des conduites agressives.