Le Comité des Droits de l'Enfant se prononce contre l'accès des mineurs aux corridas en France
Une étape capitale pour nous vient d'être franchie. Après avoir invité le Portugal, la Colombie et le Mexique à tenir les mineurs à l'écart de la corrida, le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU vient de renouveler cette recommandation pour le Pérou ET POUR LA FRANCE !
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Le contrôle de la mise en oeuvre des différentes conventions internationales de l'ONU ayant trait aux droits de l'homme est confié à neuf comités (et un sous-comité) dits « organes de traité ».
Le Comité des Droits de l'Enfant (ou Committee on the Rights of the Child, « CRC ») est l'organe officiellement chargé de vérifier l'application de la CIDE (Convention internationale des droits de l'enfant), laquelle est une convention juridiquement contraignante pour les États parties depuis 1990. Il est constitué de 18 experts indépendants élus par les État parties.
Le terme « enfant » y désigne les mineurs.
En janvier 2014, le CRC avait abordé la question à propos du Portugal. Nous avions repris ses conclusions dans notre lettre au gouvernement.
Lors de sa 71ème Session (11-29 janvier 2016), le CRC a examiné la situation de 14 pays, dont la France (le 13 et 14 janvier) et le Pérou (14 et 15 janvier), et a rendu ses conclusions le 29 janvier.
Ses conclusions concernant le Pérou à propos de la corrida sont les suivantes (en anglais à ce jour) :
III. Principaux sujets de préoccupations et de recommandations
[...]
E. Violence envers les enfants
[…]
Protection des enfants contre toutes les formes de violence
41. […] En particulier, [le Comité des Droits de l'Enfant] est préoccupé par :
[…]
(g) Le fait que des enfants soient impliqués dans l'entraînement aux corridas et les manifestations associées, qui conduisent à un risque élevé d'accidents et de blessures sévères, et le fait que des enfants comme spectateurs soient exposés à l'extrême violence des corridas.
42. […] le Comité recommande à l'État partie :
[…]
(i) D'interdire la participation des enfants à l'entraînement aux corridas et aux manifestations associées en tant que pire forme de travail des enfants, d'assurer la protection des enfants comme spectateurs, et de faire prendre conscience de la violence physique et mentale associées à la corrida et son impact sur les enfants.
Ses conclusions concernant la France à propos de la corrida sont les suivantes (version française mise en ligne mi-juin 2016) :
III. Principaux sujets de préoccupations et de recommandations
[...]
D. Violence envers les enfants
[…]
Droit de l’enfant d’être protégé contre toutes les formes de violence
42. Le Comité […] est également préoccupé par :
[…]
(d) Le bien-être physique et mental et le développement des enfants exposés à la violence, y compris à la télévision et lors de certains spectacles, comme la tauromachie.
43. […] [Le Comité] recommande également [à l'État partie] :
[…]
(f) De redoubler d’efforts pour faire évoluer les traditions et les pratiques violentes qui ont un effet préjudiciable sur le bien-être des enfants, et notamment d’interdire l’accès des enfants aux spectacles de tauromachie ou à des spectacles apparentés.
